Neymar, comment allez-vous ?
Je suis content d’être ici, de voir mes amis. Bien sûr, ce
n’est pas une situation facile, mais je suis capable de marcher. On a commencé
quelque chose ensemble, on doit le finir ensemble. C’est ce que j’ai dit à mes
coéquipiers en arrivant. Nous avons rêvé de porter ce maillot, nous devons
l’honorer. Je n’aime pas perdre. Mais c’est le sport et on doit avancer. C’est très
dur mais on aura des jours meilleurs. On doit redonner de la joie aux
supporters et à nos familles. Aujourd’hui, malgré la pluie et la défaite, les
gens étaient là pour nous applaudir. Ils vont nous suivre jusqu’à la fin. On
doit relever la tête. De meilleurs jours vont suivre.
Avez-vous eu peur que votre blessure soit plus grave ?
Ceux qui connaissent le foot savent que ce qu’il s’est passé
n’est pas normal. Quand quelqu’un arrive dans votre dos, on ne peut pas se
protéger. Je n’ai pas eu le temps de contrôler tout ça. J’ai été touché. Deux
centimètres plus haut… (Il pleure). Je suis désolé. Deux centimètres plus haut
et j’étais en chaise roulante. Ça a été un moment très important de ma vie.
Pardonnez-vous à Zuniga ?
Bien sûr que je lui pardonne. Je lui souhaite le meilleur.
Il m’a appelé pour s’excuser. Je ne ressens pas de la colère contre lui.
Comment expliquez-vous ces six minutes de trou noir contre
l'Allemagne (1-7) ?
C’est incompréhensible, inexplicable. Je n’ai pas de mots
pour l’expliquer. On a eu un passage à vide.
Si vous aviez été là, cela aurait-il été différent ?
Concernant ma présence, c’est facile à dire quand le match
est fini. J’ai connu des expériences difficiles, moi aussi. On ne peut rien
faire. J’ai demandé à mes coéquipiers ce qu’il s’était passé. Ils n’avaient pas
les mots, eux non plus. Ce qu’on voulait, c’était gagner cette Coupe du monde.
Peu importe les joueurs qui étaient sur le terrain. Quand on voit nos familles
et les supporters autour de nous qui sont tristes, ça nous fait très mal.
Qui soutiendrez-vous pour la finale, l'Allemagne ou
l'Argentine ?
Les deux méritent d’être en finale. Je soutiens toujours mes
coéquipiers. J’ai Messi et Mascherano qui jouent avec l’Argentine. J’espère que
Messi va gagner la Coupe du monde. Il a fait beaucoup pour ce sport. C’est mon
ami. Je lui souhaite bonne chance.
Ce groupe brésilien peut-il être champion du monde dans
quatre ans ? Avec Scolari ?
Oui. Cette équipe a le potentiel pour être championne du
monde. Elle a été meilleure que ce que je pensais. On ne méritait pas d’être
éliminé de cette manière-là. Quand ça ne va pas, les Brésiliens, et plus
particulièrement la presse, veulent tout changer. Si vous vous mettez à perdre,
vous voulez virer le coach. Je ne dis pas qu’on ne doit rien changer. Quand on
perd, il y a des choses à corriger. C’est plus important que de tout changer.
Allez-vous rester triste longtemps ?
Il m’arrive de perdre le sourire un jour. Mais ça ne dure
pas beaucoup plus longtemps. Je peux vous dire que je vais sourire à nouveau.
(Il se lève, les journalistes l’applaudissent et il s’en va, ndlr)
Propos recueillis par Pierrick Taisne à Teresopolis
source: demotivateur.com
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